
En 2017, la ville a fait l’acquisition auprès de l’Etat de l’ancien site militaire de la caserne Espagne, soit 5,5 hectares de part et d’autre du Gers et pas moins de 11 bâtiments à rénover.
De par sa taille, son emprise sur les deux rives de la rivière et sa situation, la reconversion de la caserne en espaces publics, lieux de vie, de loisirs et de travail connectés au reste du territoire communal est un véritable défi que la ville d’Auch a choisi de relever !
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>>> Caserne Espagne : La grande ambition
La ville d’Auch a retenu son maître d’œuvre chargé de la conception et de la réalisation des espaces publics de la caserne Espagne. Il s’agit du cabinet d’architectes, d’urbanistes, de paysagistes et designers toulousain « Pour une ville aimable » (Puva). Ce choix marque une étape importante dans le processus de réhabilitation du site.
Parmi tous les candidats, c’est le cabinet « Pour une ville aimable » qui a le mieux répondu aux attentes de la ville en termes de respect de l’identité de ce site patrimonial majestueux, de son intégration et de son ouverture au milieu urbain environnant, en termes aussi d’ambition environnementale.
Après la réalisation du plan-guide, document d’urbanisme qui définit les grands contours du projet et qui a été réalisé en 2020 avec la participation active d’un large panel d’habitants, ce choix marque une étape importante dans le processus de réhabilitation du site. L’équipe du cabinet Puva a désormais la charge de traduire les orientations définies dans le plan guide en actes et en gestes concrets. L’objectif affirmé dans la note d’intention qu’ils ont présentée est de préserver l’autorité naturelle des lieux tout en faisant de la caserne « un palais populaire où se croisent toutes les générations, les pratiques sportives et culturelles, les cultures traditionnelles, alternatives, ambitieuses, […] à l’abri des intensités urbaines, en prise avec le vivant, l’eau, le végétal, l’animal ».
Les premières illustrations réalisées par le cabinet Puva sont une ébauche de ce que pourront être les espaces publics de la caserne. Une maison du projet sera ouverte début 2022 dans l’ancien mess des officiers près de Ciné 32, afin de permettre d’échanger avec le public.
Des phases de concertation seront également organisées.Désartificialiser les sols
Parmi les options fortes déjà retenues, on peut noter la volonté de maintenir piétons les immenses espaces des deux places d’arme, de part et d’autre du Gers. Ce choix va notamment permettre de désartificialiser 30% de la surface des sols (soit plus d’un hectare de terre rendue à sa fonction naturelle). Comme il était indiqué dans le plan guide, le site aura également vocation à accueillir le marché du jeudi, dès que les travaux de l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) le permettront. En effet, les premiers travaux concrets sur les bâtiments vont débuter au moins de novembre prochain avec le lancement du chantier de l’Ifsi. Le bâtiment situé dans l’ancien manège et dans l’ancienne infirmerie à chevaux sera livré un an plus tard. Pour le reste du site, des études réglementaires doivent encore être réalisées en 2022, un temps qui sera mis à profit pour poursuivre la concertation des habitants et faire évoluer le projet. Les espaces publics qui représentent plus de 60% de la surface du site de la caserne sont la clef de la réussite de cette réhabilitation.
Transformer notre ville
« Nous avons toute confiance dans cette équipe qui a une solide expérience en matière de requalification d’espaces publics », déclare le maire d’Auch, Christian Laprébende. « Il est difficile de s’en rendre compte depuis l’extérieur, dit-il, mais le dossier de la caserne n’a cessé d’avancer sans prendre le moindre retard. Je salue le travail important qui a déjà été réalisé en concertation avec nos concitoyens qui se sont exprimés à plusieurs reprises sur leur souhait de voir ces espaces somptueux rendus à la ville. Ce chantier, avec celui de la rénovation urbaine du Garros, est l’un des plus importants que nous n’aurons jamais eu à mener pour transformer notre ville et la préparer aux défis climatiques et environnementaux. Je souhaite qu’il soit exemplaire en tous points »
Vers un lieu ouvert
La caserne, qui était un lieu clos que l’on était obligé de contourner, va devenir un lieu ouvert, traversant, offrant de nouvelles perspectives en termes de circulation douce. A cet effet, pas moins d’une dizaine de points d’entrées et sorties possibles ont été identifiés.Habitat, formation, sport et loisirs…
Le maire d’Auch Christian Laprébende se réjouit « de ce que plus de 80 porteurs de projets se soient déjà manifestés auprès de nous dans des domaines aussi divers que l’hôtellerie-restauration, l’habitat, les résidences intergénérationnelles, la formation aux métiers de la santé et aux métiers de l’hôtellerie et
de la restauration, les locaux professionnels, le sport et les loisirs, etc. Tous ces porteurs de projets seront appelés, le moment venu, à concourir selon des modalités qui sont en cours de définition. » -
>>> Faire éclore la ville de demain
A peine deux ans après avoir racheté à l’Etat l’intégralité du site de l’ancienne caserne Espagne, la ville est en mesure de dévoiler d’ici la fin de l’année un « plan-guide », document définissant les axes du programme de rénovation.
D’ores et déjà, les ateliers de concertation citoyenne ont permis de définir les grands axes d’un projet qui devra être exemplaire en matière d’environnement et de transition énergétique.Un projet à la pointe
A l’issue des ateliers de concertation et des études réalisés pour la réhabilitation de l’ancienne caserne Espagne, des axes forts se dégagent : le futur quartier devra être à la pointe de la modernité en terme de développement durable, d’environnement et de transition énergétique.
Le projet de réhabilitation du site de l’ancienne caserne Espagne offre une formidable opportunité d’expérimenter la ville que nous voulons pour demain.
C’est ce qui ressort du travail réalisé lors des trois ateliers de concertation citoyenne organisés et animés par le groupement « Urbalterre », « Passeurs Paysagistes » et « Convergence Public-Privé » chargé d’établir un programme de reconversion qui doit être remis d’ici la fin de l’année.
Le troisième et dernier atelier qui s’est tenu le 6 novembre dernier dans la salle des Cordeliers a permis de confirmer des axes forts qui seront intégrés au «plan guide», un document « programme » auquel tous les porteurs de projets à venir devront se soumettre. Le premier principe retenu est qu’il faut préserver toute la majesté de cet espace exceptionnel afin d’en faire un deuxième « haut-lieu » de la ville destiné à entrer en résonnance avec le premier « haut-lieu » constitué par l’ensemble architectural du coeur historique (cathédrale, tour d’Armagnac, escalier monumental, etc.).Vers un EcoQuartier
Le deuxième principe, tout aussi important que le premier, est de faire de ce site un lieu exemplaire en matière environnementale. Les travaux du troisième atelier ont notamment confirmé l’ambition de vouloir répondre au cahier des charges particulièrement exigeant d’un « EcoQuartier ».
La caserne sera ainsi la locomotive permettant d’accélérer la transition durable d’un grand centre-ville renouvelé.
Le site présente en effet de nombreux atouts permettant de répondre au cahier des charges d’un EcoQuartier qui impose notamment la réutilisation des bâtiments anciens et la valorisation du patrimoine, la mixité sociale et intergénérationnelle, la production d’énergies renouvelables et l’autoconsommation, des économies d’énergie par la performance des bâtiments, la valorisation d’une architecture bioclimatique, le recul de la dépendance automobile, la gestion de l’eau, le confort acoustique, etc.
« La réhabilitation du site de la caserne nous donne l’opportunité de donner une formidable accélération au projet de ville dont nous rêvons pour nos enfants : une ville durable, de mixité sociale et générationnelle, à haute qualité de vie pour tous », se réjouit le maire, Christian Laprébende. Première étape du projet, le plan-guide contenant toutes les préconisations issues des ateliers de concertation et des études sera très prochainement dévoilé.
Dès 2020, la rénovation du site pourra alors entrer dans sa phase concrète.Qu'est-ce qu'un "EcoQuartier" ?
Portée par le ministère de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, la démarche ÉcoQuartier vise à favoriser l’émergence d’une nouvelle façon de concevoir, de construire et de gérer la ville durablement.
Un ÉcoQuartier est un projet d’aménagement multifacettes qui intègre tous les enjeux et principes de la ville et des territoires durables. Lancé en décembre 2012, le label ÉcoQuartier répond à l’objectif fixé par l’article 7 de la loi de programmation du 3 août 2009 relative à la mise en en oeuvre du Grenelle de l’environnement.
Toutes les informations sur le site www.ecoquartier.logement.gouv.frUn calendrier tenu
Entre l’achat du site auprès de l’Etat par la ville, le 20 décembre 2017, et la livraison du plan-guide qui va définir le programme de réhabilitation du site, il ne se sera écoulé que deux ans. Un délai rapide pour réaliser toutes les études, les analyses et les diagnostics nécessaires. Fermé en 1996, le site qui était propriété de l’Etat s’est rapidement transformé en friche, tandis que plusieurs projets de reconversion étaient abandonnés les uns après les autres. La mise en route de la démarche de réhabilitation a fait l’objet de plusieurs consultations du public, à l’occasion de deux journées portes ouvertes, mais également au travers de trois ateliers animés par une équipe d’urbanistes.
Le marché déménagé
Le troisième atelier de concertation a définitivement confirmé la volonté exprimée depuis longue date de déménager sur le site de la caserne le marché hebdomadaire du jeudi.
Toutefois, la mise en oeuvre de ce projet ne se fera qu’en étroite concertation avec les commerçants et nécessitera des aménagements particuliers sur le futur site d’implantation.
Le déménagement n’aura lieu que lorsque les conditions de sécurité seront réunies, une fois terminés les chantiers de l’Ifsi et de l’agrandissement de Ciné 32.Concours d’architectes pour l’Ifsi
En prévision de l’installation sur le site de la caserne de ses futurs Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) et Institut de formation d’aides-soignants (Ifas), la
région Occitanie a lancé un concours d’architectes. Le lauréat vient d’être désigné. Avec l’agrandissement de Ciné 32, le chantier de l’Ifsi sera l’un des tout premiers à démarrer sur le site de l’ancienne caserne. Son ouverture est prévue pour la rentrée 2022.Ciné 32 s'agrandit
L’extension du cinéma Ciné 32 sera bien réalisée dans son prolongement sur l’emprise restant à réhabiliter.
Deux salles supplémentaires et un espace restauration agrandi permettront de mieux répondre à une demande grandissante du public.
La proximité immédiate du futur Ifsi contribuera certainement à dynamiser encore l’activité du cinéma. -
>>> Entre passé et futur
Quartier de cavalerie pendant près de deux siècles, le site est aujourd’hui à un moment charnière de son histoire, marquée par plusieurs évolutions architecturales.
Jusqu’au XVIIIème siècle, Auch n’avait ni garnison fixe, ni caserne. En 1776, la Ville d’Auch acquiert une maison route de Roquelaure pour l’aménager en caserne pouvant abriter hommes et chevaux, dénommée « Petit Quartier ». Couvrant bientôt 13,6 ha en bordure du Gers, l’ancien quartier de cavalerie a accueilli ses premiers escadrons dès 1835, avant de rassembler jusqu’à 1 000 hommes et 800 chevaux grâce à des agrandissements successifs autour de deux places d’armes, de part et d’autre du Gers (voir par ailleurs). Des recherches, réalisées dans le cadre de l’inventaire du patrimoine de l’agglomération, ont révélé que les dates portées sur les bâtiments, tant ceux de la rive gauche (1828) que ceux de la rive droite (1846) ne correspondaient pas exactement au dates de construction, mais plutôt aux années où les travaux devaient théoriquement être terminés.
En effet, la consultation et le rapprochement de plusieurs archives ont permis d’effectuer un retour en arrière sur les conditions d’édification de ces bâtiments, avec un chantier plusieurs fois à l’arrêt. A la fin du XIXème siècle, de nombreuses discordes sont intervenues entre l’Etat et la commune à propos du financement des travaux, qui coûteront au final plus d’1,5 millions de francs de l’époque, alors que le projet était au départ estimé à 75 000 francs.Le cheval était plus important
Le soin apporté par les agents des services du Génie à la réalisation des différents plans retrouvés (datant successivement de 1819, 1823, 1844…) atteste aussi de l’importance de ce projet, tant pour l’Etat qui pouvait ainsi mettre un régiment entier au repos dans des locaux adaptés, que pour les édiles municipaux de l’époque qui ne pouvaient ignorer les retombées économiques de ce type de quartier de cavalerie.
Une étude récente a aussi permis une meilleure compréhension de l’architecture du site, faisant cohabiter deux plans de quartier de cavalerie. En effet, si les bâtiments de la rive gauche sont d’inspiration néoclassique, ceux de la rive droite ont été mis en œuvre selon les nouvelles normes de casernement de l’époque, en séparant notamment les espaces pour l’homme et le cheval qui en cavalerie comptait bien plus que l’homme !
C’est ainsi qu’au début du XXème siècle, on a construit les fameuses écuries-docks, cette suite de travées accueillant aujourd’hui l’équipe de CIRCa, dans le cadre d’une réhabilitation partielle en pôle culturel qui a offert le début d’une nouvelle vie au quartier Espagne !Le quartier Henri
L’étude d’inventaire menée au cours de l’année 2012 dans le cadre du partenariat entre le Pays d’art et d’histoire du Grand Auch et le service Connaissance du Patrimoine de la Région Midi-Pyrénées a permis de découvrir, ou de redécouvrir, des éléments méconnus, comme le fait que le quartier Espagne se nommait auparavant « Quartier Henry » en hommage au duc de Bordeaux.
De la rive gauche à la rive droite du Gers
Rapidement trop exigu, le « Petit Quartier » est détruit au profit d’un vaste bâtiment en U dont la construction s’étale de 1816 à 1844, rive gauche du Gers. L’extension rive droite est envisagée dès 1844 : quatre écuries sont établies de part et d’autre du prolongement du pont (1851-52), formant une nouvelle place d’armes. Des bâtiments accessoires (manège, magasin à fourrage, selleries, infirmeries…) prennent place au nord. Enfin, vers
1905-1906, neuf écuries-docks sont construites conformément au nouveau modèle-type pour accueillir 288 chevaux supplémentaires. Les derniers militaires quitteront le site en 1997.