
Plus de 120 peintures appartenant au fonds d’atelier de l’enfant du pays sont pour la première fois rassemblées et présentées au public. Une occasion unique de découvrir le travail d’un peintre méconnu qui, tout au long de sa vie, chercha à retranscrire dans ses compositions les infinies vibrations de la lumière sur les paysages.
Précieusement conservées dans les réserves du musée auscitain, plus de 120 de ces peintures, de tous formats, sont donc, pour la première fois, dévoilées au public.
Et c’est aussi pour répondre à la forte demande des Auscitains, si admiratifs des œuvres de cet artiste local méconnu, que ces trésors sont mis en lumière dans le superbe écrin de la salle d’exposition du musée, dont la scénographie a été spécialement repensée pour cette grande occasion.
Elle invite le visiteur à découvrir tous les aspects de la lumière présents dans les tableaux de l’enfant du pays, sélectionnés selon différents thèmes : les sous-bois, la montagne, les marines… Le musée des Amériques—Auch ayant souhaité proposer une exposition interactive et ludique pour tous les publics, elle est agrémentée d’un parcours sensoriel, rythmé par des animations olfactives et sonores, ainsi que des jeux d’observation, préparés avec l’aide de l’association botanique gersoise et le service « développement durable » de la Ville d’Auch.
Comme pour Cavaglieri, il y a quelques années, cet hommage à Jean-Louis Rouméguère, qui laisse une œuvre incandescente, empreinte d’un grand naturalisme dans laquelle il exalte les sublimes paysages du Gers et des Pyrénées, trouve son prolongement dans un catalogue d’exposition richement illustré. Pour mieux refléter l’harmonie des couleurs chère à celui que l’on surnommait « l’Amant de la lumière ».
JEAN-LOUIS ROUMEGUERE Né à Auch en 1863, Jean-Louis Rouméguère, avide de liberté, après une fugue en Algérie et un séjour en maison de redressement… désertera l’armée en 1886 pour fuir en Italie où il vivra maigrement de sa passion, la peinture, qu’il signe Ayram Luigi. De retour en France après la loi d’amnistie, il obtient en 1894, son diplôme de l’école dentaire, s’installe dans la maison familiale près du marché aux herbes. Il partage son temps entre la peinture, le cabinet et la fabrication de liqueurs et de produits de toilette. Cette alchimie curieuse aboutira chez lui à l’élaboration de ce qu’il a appelé « la peinture scientifique », dont le principe est basé sur l’harmonie des couleurs. Il exposera ensuite à Toulouse en 1905, une suite de dix tableaux « Les phases de la lumière » - toujours présentée au Musée des Amériques-Auch - qui résume ses recherches sur l’effet de la lumière aux différentes heures de la journée sur un paysage. Son œuvre rencontre un vif succès mais elle ne trouve pas sa place entre académisme et modernité : « J’ai pour école la vérité… Les préjugés anciens et modernes ne m’intéressent pas et je veux continuer à les ignorer toujours ». Telle est la profession de foi de cet artiste gascon qui ne prit qu’une leçon de peinture dans sa vie. Lassé, il rentre à Auch en 1910 où il continue à peindre la lumière de sa terre natale. Le 25 novembre 1925, il s’éteint et laisse une œuvre riche de plusieurs centaines de tableaux, dont son fils Marcel, fera don à la ville en 1978. |