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Rencontre avec Frank Montaugé, maire d'Auch et président de Grand Auch Agglomération
Auch-Lamothe Techdrone 3 sur 7

 

Nous avons rencontré le président de Grand Auch agglomération quelques semaines après sa grande conférence de presse donnée dans un prestigieux hôtel toulousain. Il a accepté de répondre à nos questions et de porter ainsi un éclairage particulier sur sa vision forte du développement de cette ville, de son territoire et, au-delà, de l'ensemble du Gers.

Sept jours : Voici quelques semaines, vous êtes allé à Toulouse rencontrer la presse spécialisée nationale et régionale. Vous l'aviez déjà fait en 2009 pour expliquer qu'Auch se rapprochait de Toulouse grâce à l'ouverture du contournement de Léguevin. Entre-temps, la communauté de communes du Grand Auch est devenue une communauté d'agglomération le 31 décembre dernier. Quel était votre message cette fois-ci ?
Franck Montaugé : J'ai voulu retrouver les journalistes que j'avais rencontrés il y a deux ans pour leur dire et leur montrer que tout ce que je leur annonçais était soit terminé soit en cours de réalisation. Je leur avais dit que la capitale gasconne se mettait en ordre de marche pour tenir sa place à l'ouest de la métropole régionale, dans un souci de développement et d'équilibre territorial. Je suis venu leur expliquer qu'il ne s'agissait pas de paroles en l'air. Avec les élus qui m'accompagnent, mais aussi l'ensemble des services administratifs et techniques, nous sommes en train de faire d'Auch et de son territoire aggloméré, le Grand-Auch, un véritable pôle urbain d'équilibre à l'agglomération toulousaine, une ville moyenne attractive, dans le cadre d'une relation mutuellement bénéfique avec l'aire métropolitaine régionale.

Vous affichez une ambition que peu de villes se permettent dans la région. Qu'est-ce qui vous permet de penser qu'Auch est en mesure de jouer ce rôle dans l'avenir ?
Je m'appuie d'abord sur le potentiel considérable que recèle notre belle ville, qu'il s'agisse par exemple de patrimoine ancien remarquable, de tourisme ou de culture. Ensuite sur la loi de réforme des collectivités locales votée en décembre dernier qui nous donne des opportunités à saisir en matière de dynamique régionale. Son article 20 introduit la notion de pôles métropolitains qui doit permettre aux territoires ruraux ou « rurbains » périphériques à la région toulousaine d'apporter leur contribution à l'émergence indispensable d'une métropole capable de peser au niveau européen voire mondial. Et la communauté d'agglomération du Grand Auch a bien l'intention d'apporter sa contribution à cette démarche. La poussée de la métropole vers l'est du département nous place dans de bonnes conditions pour apporter une contribution significative à cette démarche !
Vous avez fait du désenclavement du territoire l'un de vos objectifs prioritaires. Est-ce toujours d'actualité dans le cadre de ce partenariat que vous proposez d'instaurer dans l'Ouest toulousain ?
Le désenclavement est plus que jamais une priorité. Je vous rappelle que l'État, le conseil général et le conseil régional ont signé en décembre dernier une convention de finalisation du chantier de mise à 2 x 2 voies de la nationale 124. Pour une route dont l'Etat est propriétaire en totalité, ils apporteront 55% du financement de l'ouvrage. Cet axe est essentiel pour le développement économique de notre territoire. Par ailleurs, le Grand Auch participe au financement de la future ligne à grande vitesse (LGV). Nous continuons à pousser le processus de réalisation du contournement est de l'agglomération auscitaine ; les études sont en cours. L'enjeu est de taille puisque c'est aussi le désenclavement de la moitié sud du Gers qui est en jeu.
Et il ne faut pas oublier la poursuite de l'équipement du département en fibre optique qui contribuera notamment à la réussite du plan de télésanté et du PER « Gers santé ruralité ». C'est grâce à ces efforts que notre territoire Participe expérimentalement à l'agence régionale de santé de Midi-Pyrénées et au GCS télésanté du professeur Lareng.

Les Auscitains et les visiteurs disent que « la ville bouge ». J'imagine que c'est un commentaire qui vous fait chaud au cœur et qui illustre bien un début de réussite de votre volonté de développement du territoire dont vous parlez tant...
Il est évident que nous sommes satisfaits de constater que nos choix commencent à être compris et partagés. Les côtés les plus spectaculaires sont sans doute dans le domaine de la requalification des espaces et monuments emblématiques du cœur historique de notre superbe ville. Je pense bien entendu à l'Escalier Monumental et à la place de la Libération mais aussi à l'énorme chantier qui vient de démarrer sur la partie nord de la caserne Espagne et qui verra fleurir d'ici la fin 2012 le CIRC, un complexe cinématographique pour Ciné 32 et un parc de stationnement paysager. Nos partenaires de la Région et du Département nous apportent une aide précieuse dans ce travail sur la pierre pour rendre la ville plus attractive. Mais nous sommes également l'un des Grands Sites de Midi-Pyrénées aux côtés des deux autres sites gersois de MARCIAC et de Flaran-Baïse-Armagnac. Enfin, la labellisation toute récente du Grand Auch par le ministère de la culture en tant que pays d'art et d'histoire nous apporte une immense satisfaction et nous permettra, dès cet été, d'accueillir avec des guides conférenciers professionnels davantage de touristes.

Pour vous, le développement c'est donc du patrimoine et du tourisme ?
C'est indispensable. Mais, vous savez, la ville ne bouge pas uniquement parce que s'y déroulent de grands chantiers destinés à mieux accueillir nos visiteurs et améliorer le confort de vie de ses habitants. La ville bouge parce qu'elle devient attractive sur le plan économique. Avec nos partenaires, nous avons créé un pôle aéronautique près de l'aérodrome Auch Lamothe et nous avons pu y installer l'entreprise JCB Aéro qui procède déjà à une première vague d'embauches. Nous avons de nombreux contacts en cours pour accueillir de nouvelles activités et venons de créer un syndicat mixte de gestion de l'aérodrome, présidé par le conseil général du Gers, associant la ville d'Auch et la chambre de commerce et d'industrie. Nous poursuivons le développement des zones d'activités économiques comme celle du Mouillot et de solides propositions pour la partie commerciale sont en cours d'analyse. J'insiste sur le haut niveau de collaboration que nous avons avec nos partenaires car ce n'est pas forcément très courant. Nous avons par exemple créé une gouvernance économique locale que nous avons baptisée Gersterra et qui implique la CCI, la ville et l'agglomération. C'est grâce à cette parfaite entente que nous sommes capables de proposer un guichet unique aux prospects et porteurs de projets que nous recevons.

Au bout de deux ans de concertation, la ville d'Auch a adopté un agenda21. C'est une question de mode ?
Pas du tout ! Le développement durable sous-tend de manière transversale la totalité des cinq axes du mandat que m'ont confié les électeurs auscitains. Étymologiquement, un agenda21, c'est « ce qu'il faut faire pour que le XXIe siècle soit durable et humain ». Notre agenda21 fait partie intégrante de notre action politique. Il est solide et il a du sens. Nous sommes d'ailleurs en train de procéder à sa labellisation. Les conséquences concrètes sont multiples et vont de la façon de gérer les espaces verts aux principes de construction en passant par la question de la solidarité ou la promotion d'une économie créatrice d'emplois. Tenez, un exemple : dans quelques mois va se créer à Auch Lamothe une usine de méthanisation qui produira l'équivalent de 13 % de la consommation annuelle d'électricité d'une ville comme Auch.