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Dans le cadre d'une réflexion globale sur l'îlot Pasteur, la Ville d'Auch a programmé l'aménagement d'un nouvel espace de stationnement de part et d'autre de l'allée principale de l'ancien hôpital et la création d'un jardin aux différentes ambiances mais à l'identité forte avec ces carrés de végétation et ses passerelles en bois.

Ce projet ambitieux, réalisé en accord avec l'architecte des Bâtiments de France, est précédé de sondages archéologiques réalisés par l'INRAP, qui nous éclairent un peu plus sur le passé de notre ville.

Ces dernières années, l'Institut national de recherches archéologiques préventives a déjà mené plusieurs diagnostics, favorisant la connaissance de la première ville d'Auch, située en totalité sur la rive droite du Gers, au pied de la colline supportant la cathédrale. C'est donc à quelques mètres seulement du lieu de découverte des vestiges du forum romain, au pied de l'ancien hôpital du XVIIème siècle, que l'INRAP a creusé de nouvelles tranchées d'évaluation, sur une emprise d'un demi-hectare de l'îlot Pasteur.

 

Des vestiges d'exception

Le diagnostic en cours révèle des vestiges d'exception. L'occupation s'étend sur au moins 700 ans, de l'époque gauloise au tout début du moyen-âge et sur plusieurs mètres d'épaisseur : « Les vestiges d'habitat gaulois correspondent à des maisons de terre et bois et à des espaces de travail. A l'époque romaine, se développe un quartier de la ville, délimité par des voies – qui n'étaient pas toutes en pavés puisque celles-là sont en galets -se croisant à angle droit » précise Philippe Gardes, de l'INRAP. L'occupation du quartier apparaît très dense avec des maisons adossées les unes aux autres. Elles sont d'abord dotées de sols en terre battue. Plus tard, au moins deux vastes maisons nobles ont été construites : « Elles appartenaient aux membres de l'élite qui bénéficiaient du tout confort de l'époque. Elles sont dotées de pièces chauffées par le sol, de cours et jardins, et d'aménagements de prestige dont au moins une mosaïque à motifs noirs et blancs ».

 

Un sarcophage

Enfin, ce secteur, comme le reste de la ville, est abandonné entre 400 et 450 ap. J.C. au profit d'une nouvelle agglomération bâtie autour de la cathédrale actuelle et à l'abri d'un rempart. Cependant, le diagnostic a révélé pour la première fois l'existence d'un espace d'inhumation aménagé à travers les ruines des bâtiments romains entre le Ve et le VIIe s. ap. J.C., soit au tout début du moyen âge : « Les tombes correspondent à de simples fosses, quelquefois aménagées avec des tuiles romaines et des pierres ou à des sarcophages, dont un, massif, a été retrouvé en excellent état ».

Les vestiges ont été comme fossilisés à la fin de l'époque romaine et ont échappé aux dégradations qu'auraient pu occasionner le maintien de la ville sur place au moyen-âge. Une chance pour Auch qui, comme le confirme ce nouveau diagnostic - après celui de la place de la République - possède un patrimoine archéologique remarquable, unique dans tout le Sud-Ouest.