Les toilettes naturelles sans eau, ni électricité, font leur apparition dans l’espace public à Auch avec l’installation d’un équipement autonome et à lombricompostage au parc du Couloumé.
Longtemps considérées comme rétrogrades, les toilettes sans eau sortent de leur petit coin. Et même s’il n’y a pas d’étude précise sur le sujet, le nombre de ces WC sans chasse d’eau est estimé à près de 10 000 en France aujourd’hui. Car ces WC sans chasse d’eau commencent à s’imposer en ville et dans l’espace public, comme un moyen efficace d’économiser l’eau potable.
La ville d’Auch a pour cette première installation au parc du Couloumé, fait appel à la société Sanisphère, référent novateur dans la maîtrise de l’écosystème des toilettes naturelles, autonomes et à faible impact environnemental. Le choix de la commune s’est porté sur un équipement très qualitatif, à l’aspect cabane avec son bardage en bois, qui a déjà fait ses preuves dans d’autres collectivités.
Ces toilettes écologiques, conçues et fabriquées en France, ne nécessitent ni eau, ni électricité, ni raccordement au réseau, ni sciure… Une technologie innovante sépare les matières solides et liquides, évitant les odeurs et rendant possible leur valorisation grâce à un meilleur traitement des matières.
Comment ça fonctionne ?
Ces toilettes en résine, très esthétiques, ressemblent comme deux gouttes d’eau à des WC classiques mais un détail interpelle : ces toilettes dites « à séparation » - avec un dispositif de récupération situé sous la cuvette – n’ont pas de chasse d’eau mais :
• une pédale qui actionne un tapis roulant ;
• l’air est naturellement aspiré dans la cuvette et empêche les remontées d’odeur ;
• les liquides sont dirigés par gravité dans un circuit d’évacuation situé sous la cuvette ;
• les solides sont acheminés par le tapis vers un espace de stockage ;
• les matières solides sont transformées à terme en compost par un écosystème composé de lombrics et de bactéries. Avec même un procédé de récupération d’eau de pluie pour apporter l’humidité nécessaire à cet engrais naturel.
Les bénéfices de ce procédé naturel
• 9 litres d’eau potable économisés en moyenne à chaque passage ;
• jusqu’à 80% de l’urine peut être transformée en engrais ;
• jusqu’à 90% de la masse organique est valorisé – grâce aux lombrics – en humus, riche en nutriments, très utiles pour la terre.
« Sensibiliser à la préservation de la ressource en eau »
« Nous avons délibérément choisi d’implanter cet équipement de qualité dans un lieu de passage, très fréquenté afin de sensibiliser le plus grand nombre et notamment les familles à la protection de l’environnement et à la préservation de la ressource en eau », explique Françoise Carrié, maire adjointe « Nature en ville, cadre de vie ».
Ces toilettes qui ne consomment pas d’électricité non plus sont bien sûr une source d’économie non négligeable pour la collectivité. Cet équipement a d’ores et déjà fait ses preuves dans d’autres villes, comme Colomiers où ces toilettes écologiques se sont multipliées. Alors, si l’expérience s’avère concluante au Couloumé, pourquoi ne pas envisager d’autres installations de ces toilettes innovantes dans d’autres lieux publics de la ville ! »
Auch, le 03.10.2024
