Le musée des Amériques-Auch présente une exposition inédite et d’envergure consacrée à cette civilisation méconnue du Pérou. « Le mystère Vicus – Les esprits de la terre » rassemble plus de 80 céramiques à la beauté teintée de magie.
Le musée présente cette année une exposition consacrée à une civilisation méconnue du Pérou, la culture Vicus. Celle-ci s’est développée dans le nord du pays entre le IIIe siècle av. J.-C. et le Ve siècle apr. J.-C. soit près de 1500 ans avant les Incas.
La connexion des mondes
La civilisation Vicus est notamment connue pour son orfèvrerie précoce mais aussi pour une tradition céramique particulière. En effet, les très nombreuses tombes qui ont été découvertes dans les années 60, ont livré de grandes quantités de poteries au style particulier : « Les vases funéraires représentent des personnages, des animaux ou des êtres hybrides illustrant des grands mythes cosmologiques, liés à la religion, explique le conservateur Fabien Ferrer-Joly. Même s’il est difficile de les interpréter aujourd’hui, car il n’y a pas de traces écrites et peu de travaux archéologiques, ils témoignent de la complexité des traditions cultuelles du Pérou ancien ».
Ces céramiques aux représentations souvent très figuratives n’ont effectivement rien d’anodin car elles font référence à la connexion des mondes telle qu’elle peut apparaître au moment de la mort mais aussi aux rites complexes orchestrés par les grands prêtres ou les chamanes.
De véritables œuvres d’art
Ces vaisselles rituelles pouvaient contenir des boissons fermentées comme la chicha réalisée à base d’amidon de maïs ou de manioc. Le liquide était censé capter la puissance des symboles et des personnages représentés sur les céramiques pour être ensuite versé en offrande à la terre (libation) ou consommé lors des cérémonies. Certains de ces vases étaient également dotés de sifflets imitant le chant des oiseaux qui s’actionnaient en versant le liquide.
« Aujourd’hui, ces objets apparaissent aussi comme de véritables œuvres d’art réalistes ou abstraites, mais toujours chargées d’une part d’invisible qui ajoute à leur magie » explique le conservateur du musée auscitain. Afin de faire ressentir au public cette atmosphère chamanique, toute l’équipe a travaillé sur la muséographie des quatre salles d’exposition rassemblant plus de quatre-vingt céramiques, dont une soixantaine appartenant à une collection privée, ainsi que quelques pièces d’orfèvrerie des collections du musée. Pour ce qui sera la première exposition d’envergure en France consacrée à cette civilisation aux rites pleins de mystères…
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